Si vous me suivez sur Instagram, vous avez peut-être remarqué mon récent week-end en Bourgogne, plus précisément à Dijon. Il faut dire que l’ancienne capitale du puissant duché de Bourgogne possède un riche patrimoine qui témoigne de sa grandeur passée mais aussi de son dynamisme actuel. Retour sur les lieux incontournables à visiter à Dijon.
Palais des Ducs et des États de Bourgogne
Situé au cœur de Dijon, en Bourgogne, ce palais fut initialement construit au XIVe siècle sous Philippe le Hardi, le premier des ducs Valois de Bourgogne. Il choisit Dijon comme capitale du duché et commence à transformer un ancien château fort en une résidence ducale. Ses successeurs agrandissent et embellissent le palais et on doit notamment à Philippe le Bon la construction de la Tour Philippe le Bon, haute de 46 mètres, qui offre encore aujourd’hui une vue panoramique sur la ville (visite guidée proposée par l’Office du Tourisme).
Après l’annexion du duché de Bourgogne à la couronne de France en 1477, le palais devient une résidence royale puis un centre administratif, mais durant la Révolution, une partie du palais devient le Musée des Beaux-Arts de Dijon. Le musée, l’un des plus anciens de France, est toujours accessible (et gratuit, comme tous les musées de Dijon) et accueille des milliers de visiteurs chaque année alors que le reste des bâtiments de l’ancien Palais abrite désormais l’hôtel de ville de Dijon.
L’église Notre-Dame (et sa légendaire chouette)
Érigée à l’emplacement d’une ancienne chapelle dédiée à la Vierge Marie, la construction de l’église Notre-Dame est initiée par le duc de Bourgogne Hugues IV, qui souhaite doter Dijon d’un édifice religieux grandiose. La construction commence en 1220 et se termine vers 1240. Lors de la Révolution, l’église est transformée en Temple de la Raison et subit quelques dommages avant de retrouver sa fonction religieuse après la période révolutionnaire. Des campagnes de restauration sont menées au XIXème siècle sous la direction de Viollet-le-Duc puis au XXème siècle, notamment sur la façade et les sculptures. Aujourd’hui, l’église fait partie des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France » est un monument historique et religieux majeur dont l’histoire reflète l’évolution religieuse, architecturale et sociale de Dijon à travers les siècles.
Cependant, il est impossible de parler de Notre-Dame de Dijon sans évoquer Jacquemart et sa famille (Jacqueline, Jacquelinet et Jacquelinette). En effet, en 1382, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, fait installer l’horloge avec le fameux Jacquemart, un automate qui sonne les heures, sur la tour nord de l’église. Cette première curiosité touristique est cependant supplantée par la Chouette : une petite sculpture de chouette, située sur un contrefort nord de l’église, qui est réputée porter chance. Pour cela, il faut toucher de la main gauche tout en faisant un vœu, perpétuant ainsi une tradition locale.
La cathédrale Saint-Bénigne
Construite au IXème siècle sur le site d’une ancienne abbaye bénédictine, la basilique Saint-Bénigne est fondée par l’évêque Grégoire pour abriter les reliques de Saint Bénigne, un martyr du IIIe siècle. L’édifice roman est en grande partie détruit et reconstruit dans le style gothique durant les XIII et XIVème siècles. En 1791, lors de la Révolution française, l’abbaye est supprimée et la basilique est transformée en temple de la Raison, avant d’être rendue au culte catholique. Elle devient alors cathédrale en 1792 et devient officiellement le siège du diocèse de Dijon en 1801. Des restaurations sont entreprises au XIXème siècle par Viollet-le-Duc pour préserver l’édifice.
Sa longue histoire explique que la cathédrale présente un mélange de styles roman et gothique, avec une façade sobre et deux tours inachevées alors que l’intérieur de l’édifice abrite des œuvres d’art remarquables, dont des vitraux et des sculptures. Aujourd’hui, la cathédrale est toujours un lieu de culte actif mais son histoire en fait un site touristique majeur qui témoigne de l’histoire religieuse et architecturale de la région.
La Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin
En 2010, le « Repas gastronomique des Français » est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Cette reconnaissance internationale renforce l’idée de créer des lieux dédiés à la célébration et à la promotion de la gastronomie française. Dijon, capitale historique de la Bourgogne, région réputée pour ses vins et sa cuisine, est choisie comme l’un des sites pour abriter une Cité de la Gastronomie. Cette dernière est implantée sur le site de l’ancien hôpital général de Dijon qui date du XVIIe siècle. Le projet vise alors à réhabiliter ce site tout en respectant son patrimoine architectural. Après plusieurs années de travaux, la Cité ouvre finalement ses portes au public en mai 2022.
Au sein de cet espace, on retrouve un pôle Gastronomique qui comprend des espaces d’exposition permanents et temporaires, un pôle Vinicole, un marché couvert avec des producteurs locaux, des boutiques spécialisées et des épiceries fines, un cinéma et centre de conférences. De plus, pour promouvoir le patrimoine gastronomique français, des expositions et formations sur des thèmes variés sont régulièrement organisées et célébrent la richesse du patrimoine gastronomique français et contribuent au rayonnement international de Dijon en tant que capitale de la gastronomie.
Le jardin Darcy
Situé à proximité de la gare, le jardin (ou square) Darcy fut le premier jardin public de Dijon lors de sa création en 1880 par l’architecte dijonnais Félix Vionnois. Il est dédié à l’hydraulicien dijonnais Henry Darcy (1803 – 1858) qui, en 1838, avait conçu à cet endroit un important réservoir d’eau potable souterrain de 2 300 m³ pour alimenter en eau courante 142 fontaines réparties dans Dijon. Ce projet, monumental pour l’époque, avait fait de Dijon l’une des premières villes à posséder l’eau courante avec Rome et a contribué grandement au développement de la ville et à la santé de ses habitants.
Dans ce jardin de style néo-Renaissance inscrit aux monuments historiques depuis 2015, on retrouve, outre les fontaines, terrasses et fleurs, un monument abritant le buste de Darcy situé au centre du parc mais également la statue d’un ours blanc à l’entrée du parc. Cette dernière est une reproduction de 1937 par Henry Martinet de l’Ours blanc (Pompon) du Musée d’Orsay du sculpteur bourguignon François Pompon (1855 – 1933).
Le parc botanique de l’Arquebuse
Véritable trésor de biodiversité, ce jardin, lui aussi situé à proximité de la gare, est un lieu de détente avec le jardin public, l’arboretum et la roseraie, mais également d’apprentissage et de sensibilisation à la nature grâce à son muséum d’histoire naturelle et son planétarium. De nos jours, le jardin possède environ 3 500 espèces de plantes botaniques de Bourgogne et du monde entier, réparties sur plus de 5 hectares.
Alors que le premier jardin botanique de Dijon est fondé en 1771 sur l’actuel boulevard Voltaire par Bénigne Le Gouz de Gerland, il est transféré en 1833 au domaine de la compagnie des arquebusiers, cédé à la ville en 1808. Au XIXème siècle, le jardin va s’enrichir encore plus en devenant un véritable centre scientifique grâce à l’ajout d’une station météorologique en 1840, et d’un observatoire en 1878.
Le Puits de Moïse
Commandé par le duc de Bourgogne Philippe le Hardi, pour la Chartreuse de Champmol, un monastère chartreux qu’il avait fondé en 1383 à la périphérie de Dijon, le Puits de Moïse devait servir de nécropole familiale pour les ducs de Bourgogne. Réalisé par le sculpteur Claus Sluter, un artiste d’origine néerlandaise, le Puits de Moïse est en fait le socle d’un calvaire monumental qui s’élevait autrefois au-dessus d’un puits. Le calvaire comprenait une croix avec une figure du Christ crucifié, aujourd’hui disparu.
La structure hexagonale que l’on voit encore aujourd’hui est ornée de statues de prophètes de l’Ancien Testament : Moïse, David, Jérémie, Zacharie, Isaïe et Daniel. Chaque prophète est représenté avec une grande attention aux détails, alors que les statues étaient peintes et dorées, ce qui ajoutait à leur réalisme. Endommagé durant la Révolution et alors que le monastère qui l’entoure est partiellement démantelé, le Puits de Moïse survit et fait l’objet de plusieurs campagnes de restauration au XIX et XXème siècles. Il est aujourd’hui conservé au sein des vestiges de la Chartreuse de Champmol, intégrée dans le Centre Hospitalier La Chartreuse de Dijon. Il est accessible au public et constitue une attraction majeure pour les amateurs d’art et d’histoire.
Musée de la vie bourguignonne
Au-delà des visites de l’Office du Tourisme qui permettent d’obtenir de nombreuses informations sur la riche histoire de la Bourgogne (visites principalement centrées sur le Moyen-Âge), un musée a spécialement été créé pour offrir un aperçu de la vie quotidienne en Bourgogne du XVIIIe siècle au début du XXe siècle : le Musée de la Vie Bourguignonne (officiellement Musée de la Vie Bourguignonne Perrin de Puycousin).
Fondé en 1920 par Perrin de Puycousin, un ethnographe passionné par la culture et les traditions bourguignonnes, le musée possède une vaste gamme d’objets ethnographiques et de témoignages sur la vie en Bourgogne et est installé dans l’ancien monastère des Bernardines, un bâtiment du XVIIe siècle, permettant de présenter les collections dans un cadre historique approprié. Divisé en plusieurs sections, il met en lumière différents aspects de la vie bourguignonne : les costumes et l’artisanat, la vie quotidienne, les boutiques et ateliers et les cafés et cabaret. Bien que fermé durant ma visite, il comprend également un musée d’art sacré, qui présente un patrimoine religieux composé de sculptures, peintures, textiles et orfèvrerie datant du 12e au 20e siècle et provenant des églises de Côte-d’Or et de communautés religieuses.
Musée archéologique
Fondé en 1832, le Musée Archéologique de Dijon offre un regard approfondi sur l’histoire de la région de Bourgogne. Situé dans l’ancienne abbaye Saint-Bénigne, le musée présente une collection riche et variée d’artefacts archéologiques couvrant plusieurs millénaires, allant de la Préhistoire au Moyen-Âge. Parmi les pièces maîtresses du musée, on trouve notamment les trésors de l’abbaye Saint-Bénigne, comprenant des artefacts liturgiques et des éléments décoratifs remarquables.
De plus, la crypte de l’abbaye, qui fait partie intégrante du musée, est un exemple exceptionnel de l’architecture romane et accueille une partie des collections médiévales et offre un cadre unique pour l’exposition des artefacts alors que d’autres sections du musée sont situées dans l’ancienne salle capitulaire, magnifiquement restaurée, ce qui permet de mettre en valeur les objets exposés. Ce cadre historique et les collections variées du musée en font une étape incontournable pour un séjour à Dijon.
L’hôtel de Vogüé
En 1477, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, meurt sous les murs de Nancy. Son décès permet au roi de France, Louis XI, de s’emparer du duché de son ancien ennemi. Cependant, certains territoires bourguignons refusent de se soumettre au roi de France. C’est notamment le cas de Beaune qui se révolte. En réaction et afin de punir la ville, Louis XI décide de déplacer le Parlement de Bourgogne qui s’installe à Dijon en 1480. De nombreux notables et magistrats s’implantent alors dans l’actuelle “capitale” de la Bourgogne et font construire de nombreux hôtels particuliers qui existent encore de nos jours.
C’est notamment le cas de l’Hôtel de Vogüé situé en plein cœur de la ville. Exemple remarquable de l’architecture de la Renaissance en Bourgogne, il fut construit entre 1614 et 1616 pour Étienne Bouhier, conseiller au Parlement de Bourgogne, et sa femme Anne Gagneur. Utilisé comme résidence privée et, plus récemment, par des institutions culturelles et administratives, l’hôtel a subi plusieurs phases de restauration pour préserver son intégrité architecturale et ses décors d’origine. Classé monument historique en 1930, il n’est cependant accessible au public que lors de visites guidées et d’événements spéciaux durant lesquels les visiteurs peuvent admirer l’architecture de la cour intérieure et certains intérieurs.
Vous savez désormais quoi visiter à Dijon pour votre prochain week-end, mais n’oubliez pas de faire un tour aux Halles et d’acheter l’une des spécialités de la ville : vin, pain d’épices, moutarde où liqueur de cassis ! En attendant, n’hésitez pas à réagir à l’article et à le partager sur les réseaux.