Même sous un ciel gris et avec un temps pluvieux, il peut être agréable de se balader dans le centre-ville historique de Tours. Il faut dire qu’avec ses maisons colorées à colombages et autres constructions typiques de la région (en style roman, gothique, renaissance…), il y a une ambiance qui donne tout son charme à cette petite ville idéalement située à deux heures de train de Paris. Mais alors, que visiter là-bas ? D’après mon récent séjour, voici mes préférences :
La cathédrale Saint-Gatien et le cloitre de la Psalette
Trois cathédrales successives vont voir le jour sur le même site. La première construite en 371 brula en 558 et fut reconstruite en 590. Une deuxième fut commencée dans les années 1160, mais là encore un incendie frappa l’édifice et la cathédrale ne fut jamais terminée. Enfin, des travaux reprirent en 1220 grâce à l’aide financière de Saint-Louis mais il fallut attendre le XVIème siècle pour que la cathédrale, dédiée à Saint-Gatien depuis 1356, soit achevée. Cette lenteur dans l’avancée des travaux conduira à un dicton local : « … pas avant que la cathédrale ne soit finie ». Vandalisée durant la Révolution, la cathédrale sera restaurée une première fois en 1848 puis dans les années 2010.
De plus, accolé à la cathédrale, se trouve le cloitre de la Psalette. Si les bâtiments actuels datent du XVème siècle, le cloître est plus ancien et servait de lieu de travail aux chanoines de la cathédrale. Il accueillera d’ailleurs l’une des plus riches bibliothèques du Royaume grâce à la tradition d’enluminure fortement enracinée à Tours et dans les environs. Son nom vient des psaumes que l’on entendait de l’ancienne école de musique située à proximité de la cathédrale. Il sera dissous à la Révolution française en 1793, sa bibliothèque étant dispersée aux quatre coins de la France.
Avis personnel : si la cathédrale n’offre rien de spécial à l’intérieur, le cloître vaut la peine d’y rentrer (3,50€ l’entrée) malgré son état dégradé.
Le musée des Beaux-Arts et son jardin
Situé à proximité de la cathédrale, le musée des Beaux-Arts a trouvé refuge en 1910 dans l’ancien palais épiscopal qui fut classé monument historique en 1983. Il contient aujourd’hui 12 000 œuvres, dont 1000 sont exposées. Ses collections de peintures vont de classiques italiens datant de la Renaissance jusqu’à des œuvres modernes, mais on retrouve également des sculptures de grands artistes tels qu’Auguste Rodin ou Antoine Bourdelle.
D’un autre côté, la cour du musée accueille un grand et magnifique cèdre du Liban planté en 1804 et classé arbre remarquable en 2011. Dans un tout autre registre, un éléphant empaillé se trouve dans un bâtiment devant le musée. Cet animal fut tué le 10 juin 1902 en raison d’un accès de folie lors d’une parade du cirque « Barnum & Bailey » dans les rues de Tours.
Avis personnel : les collections du musée sont très classiques et, au niveau des peintures, il y en a pour (presque) tous les goûts (Renaissance, Art Nouveau, pointillisme, …). A noter que je n’ai pas vu l’éléphant empaillé, mais le Cèdre est réellement impressionnant.
Les châteaux de la Loire
Aux alentours de Tours et dans la Vallée de la Loire, on dénombre pas moins de trois cents châteaux construits durant près de cinq cents ans d’histoire. Le prestige de cette vallée vient principalement de la Renaissance, période durant laquelle les rois de France construisirent d’immenses châteaux entourés par de magnifiques jardins. Ainsi, dès la fin du XVème siècle, Tours, Blois puis Amboise deviennent des lieux de prédilection de la cour royale et évidemment, de nombreux nobles achèteront des châteaux dans la région pour se rapprocher du pouvoir et les réaménageront à la mode italienne. Néanmoins, à partir du XVIème siècle, le centre du pouvoir va revenir à Paris, ce qui n’empêchera pas la bourgeoisie aisée de rénover les châteaux existants ou d’en construire de nouveaux.
Avis personnel : je n’ai évidemment pas visité tous les châteaux mais d’une manière générale, les intérieurs ne sont pas très impressionnants, mais l’architecture des châteaux est parfois magnifique, Chambord étant sans aucun doute un modèle du genre. Dans un registre très différent, Cheverny est évidemment une étape obligée pour tout fan de Tintin.
La basilique Saint-Martin et la tour Charlemagne
Appelé Saint-Martin en l’honneur d’un ancien évêque de Tours, l’abbaye de Tours était l’un des établissements les plus importants de la France médiévale, Charlemagne confia sa direction à l’un de ses amis et conseillers : l’abbé Alcuin. Durant les années qui suivirent, l’abbaye sera plusieurs fois détruite par des incendies et subira de nombreux raids vikings. Elle sera notamment reconstruite et agrandie en 994 par Hervé de Buzançais, trésorier de Saint-Martin, afin d’accueillir et d’attirer les pèlerins.
Quelques siècles plus tard, en 1453, les restes de Saint-Martin furent transférés dans un nouveau reliquaire offert par le roi de France Charles VII. Malheureusement, l’abbaye connaîtra de nouveaux déboires, d’abord durant les guerres de religion où elle sera saccagée par les huguenots protestants puis durant la Révolution où elle sera utilisée comme écurie puis totalement démolie. Le seul vestige de cette ancienne basilique étant aujourd’hui la tour Charlemagne.
Il faudra alors attendre 1860 et les fouilles menées par Léon Dupont pour que les dimensions de l’ancienne abbaye soient révélées. Le 14 décembre de la même année, c’est même le tombeau de Saint-Martin qui est redécouvert ce qui contribue au renouveau du culte populaire envers l’ancien évêque de la ville. Finalement, en 1886, l’architecte Victor Laloux commence la construction d’une nouvelle basilique. Il choisi un mélange de style roman et byzantin, parfois appelé néo-byzantin. Cette nouvelle église sera achevée en 1902 et consacrée en 1925. Elle fera l’objet d’une restauration en 2016 grâce, en partie, à une souscription publique lancée un an plus tôt.
Avis personnel : basilique très grande et classique, un peu sombre toutefois malgré sa hauteur et ses vitraux.
Les Halles de Tours
Dès 1832, le Conseil Municipal étudie l’idée d’une Halle mais, pour des raisons financières, le projet est abandonné. Il faut finalement attendre 1861 pour que le projet redémarre sous la direction de l’architecte Gustave Guérin qui se base sur le modèle des pavillons Baltard à Paris. Situé place d’Aumont (aujourd’hui place Gaston Pailhou), l’architecture métallique est typique de l’époque industrielle et les Halles sont inaugurés le 15 août 1866 lors de la fête nationale de l’Empire.
Connaissant un succès rapide, les Halles profitent de la destruction de l’église Saint-Clément en 1883 pour s’agrandir quelque peu. Néanmoins, durant l’après Seconde Guerre Mondiale, les Halles sont de nouveaux devenues trop petites pour répondre aux besoins croissants de la population et le maire de Tours, Jean Royer décide de les détruire. Un nouveau bâtiment est construit et inauguré le 26 avril 1980. Il accueille encore aujourd’hui des commerces de bouche dans lesquels touristes et habitants peuvent acheter des produits de qualité.
Avis personnel : honnêtement, le bâtiment actuel en verre, plexiglas et béton est moche (désolé pour les tourangeaux), mais il y a des magasins/stands sympas avec de très bons produits !
Voilà, Vous savez tout sur les principaux lieux à visiter à Tours. J’espère que cet article vous aura donner envie de les découvrir. En attendant, n’hésitez pas à réagir à l’article et à le partager sur les réseaux.