Fin XIXème, un nouveau style émerge en Europe et aux Etats-Unis : l’Art nouveau. Ce courant qui touche l’ensemble des arts décoratifs s’impose dans différents pays ou des figures majeures vont émerger. En voici cinq :
Antoni Gaudi
Né à Reus en 1852, Antoni Gaudi est l’architecte phare du modernisme catalan. Alors qu’il sort de l’école d’architecture en 1878, il travaille dès 1883 à la construction de la Casa Vicens qui sera, plus tard, inscrite au patrimoine mondial par l’UNESCO. Alors qu’il est initialement influencé par le style néo-gothique de Viollet-le-Duc, Gaudi s’en éloigne et diversifie ses sources d’inspirations : feuilles de palmier, mosaïques d’influence mauresque, fleurs européennes et asiatiques, et bien d’autres encore.
Alors qu’il connait rapidement un certain succès, il se rapprochera d’Eusebio Güell, riche industriel catalan qui lui commandera une villa et un palais urbain. Il multipliera alors les œuvres marquantes tel que le parc Güell ou la Casa Battlo. Néanmoins, avec l’âge, l’architecte sociable va laisser place à un homme qui s’isolera de plus en plus, se réfugiant dans le travail et la religion par le biais d’un projet auquel il se consacrera exclusivement à partir de 1914 : le chantier de la Sagrada Familia. Il meurt finalement le 7 juin 1926, renversé par un tramway à Barcelone.
Gustav Klimt
Peintre assez classique lors de ses débuts (il recevra même la croix d’Or du mérite artistique des mains de l’empereur François-Joseph), le style de Gustav Klimt va devenir de plus en plus original dans les années 1890. Il créera ainsi en 1897 le groupe des sécessionistes avec notamment Koloman Moser, Joseph Olbricht et Carl Moll. En s’engageant de cette manière, Klimt s’inspire des mosaïques byzantines et montre sa volonté de s’éloigner de l’académisme en vigueur tout en promouvant un art total mêlant les différents arts décoratifs.
Bien que son style fasse parfois polémique et soit même censuré (comme par exemple l’affiche de la première exposition de la Sécession qui représente le combat de Thésée contre le Minotaure), Klimt peint de nombreuses toiles, la plus connue étant le Baiser en 1905 et rencontre le succès. Il quitte néanmoins la Sécession la même année et s’intéresse aux mouvements d’avant-garde tel que le Fauvisme. Il deviendra, sur la fin de sa vie, membre honoraire des Beaux-Arts de Vienne avant de s’éteindre le 6 février 1918 à Vienne.
Victor Horta
Pendant qu’il étudie aux Beaux-Arts de Bruxelles, Victor Horta travaille en parallèle pour l’architecte Alphonse Balat pour la construction des serres de Laeken. Une fois ces études terminées, il entre dans la franc-maçonnerie ce qui lui permettra de faire la connaissance d’Eugène Autrique et Emile Tassel qui lui demanderont de construire leur hôtel particulier ce qui débouchera notamment sur la construction de la première maison Art nouveau de Bruxelles : l’hôtel Tassel. D’autres construction du même style suivront tel que l’hôtel Solvay ou la Maison du Peuple.
Néanmoins, la première guerre mondiale l’oblige à partir aux Etats-Unis pour y donner des conférences et lorsqu’il revient en Belgique, sa situation financière est précaire. Les goûts architecturaux des belges ayant changé, Horta va s’adapter et construire des édifices plus classiques comme le Palais des Beaux-Arts. Tombant peu à peu dans l’oubli, il mourra dans la solitude le 8 septembre 1947.
Emile Gallé
Né à Nancy en 1846, Emile Gallé devient en 1867 directeur artistique de la verrerie familiale, et dix ans plus tard, il en prend la direction. Il n’hésite pas à puiser son inspiration dans différentes sources telles que les arts japonais et islamiques mais également dans la nature. Son travail est récompensé lors de l’exposition universelle de 1889 durant laquelle il reçoit le grand prix. Quelques années plus tard, en 1901, il fonde l’association de « l’Ecole de Nancy » et en devient le premier président. Lorsqu’il meurt en 1904, c’est son ami Victor Prouvé, qui prendra sa succession à la tête de l’Ecole de Nancy.
Au-delà de ses créations, Emile Gallé aura également été un homme engagé. S’il souhaite mettre l’art à la portée du plus grand nombre en favorisant la reproduction industrielle de ses créations, il s’engagera également auprès de la Ligue des droits de l’Homme et dans la défense du capitaine Dreyfus ce qui lui vaudra une solide inimitié de la part de nombreuses personnes.
Charles Rennie Mackintosh
Moins connu que Gaudi ou Horta, Mackintosh est pourtant l’une des figures du mouvement Art nouveau dans les îles britanniques. Il fait connaissance à l’école d’art de Glasgow avec James McNair et les sœurs MacDonald. Ce groupe de quatre artistes (« The Four » comme ils sont surnommés) se rendra à Vienne en 1900 et sera fortement influencé par la Sécession viennoise.
Néanmoins, contrairement aux autres artistes présentés un peu plus haut, Mackintosh défendra un style « Arts & Crafts » très sobre, les décorations et motifs devant être au service de l’objet, l’homme n’étant pas seulement architecte mais également peintre et décorateur. De plus, Mackintosh restera à Glasgow ou son style audacieux n’est pas pourtant pas tellement apprécié. En revanche, il influencera positivement divers mouvements architecturaux en Allemagne et en Autriche, le plus connu étant le Bauhaus. Mort en 1928, il faudra attendre les années 1990 pour que son héritage architectural soit mis en avant par la ville de Glasgow.
Voilà un court résumé de la vie de ces cinq figures majeures de l’Art nouveau. Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à réagir et à le partager sur les réseaux.