Pour commencer, je vous souhaite une très belle et heureuse année à tous. Pour ce premier article de l’année, on commence par un top (forcément subjectif) sur un style qui s’est développé vers la fin du XIXème siècle, notamment en Europe et aux Etats-Unis : l’Art nouveau. Ce courant touche alors l’ensemble des arts décoratifs, allant d’objets aussi divers que les lampes, les vases, les meubles, les bijoux, les tissus et même le mobilier urbain (les stations de métro Guimard à Paris). N’aimant pas les lignes droites, ce style privilégie les lignes courbes et longues, les motifs floraux et les tons pales. On retrouve des pièces Art nouveau dans de nombreuses villes, mais certaines ont une collection particulièrement intéressante. En voici cinq que j’ai eu la chance de visiter :
Vienne
Quand on pense à Vienne, ce sont plutôt des compositeurs et des pâtisseries (la Sachertorte, c’est tellement bon !) qui viennent à l’esprit. Pourtant, durant les dernières décennies du XIXème et le début du XXème siècle, un nouveau courant s’impose dans la capitale autrichienne : le Jugendstil (Art nouveau autrichien). Représenté par la Sécession viennoise et ses célèbres représentants Moser, Olbricht et Klimt, le but de ce courant est de créer un art total qui cassera les codes classiques jugés trop rigides. On peut aujourd’hui admirer différents bâtiments, héritage de ce courant artistique tel que le pavillon d’Otto Wagner (une ancienne station de métro !), la caisse d’épargne de la poste autrichienne située Georg-Coch-Platz ou encore le musée de la Sécession.
Nancy
Si la ville lorraine est avant tout connu pour sa célèbre place Stanislas, elle fut également sur la fin du XIXème siècle à l’origine de ce qui deviendra l’école de Nancy. S’inscrivant de manière plus générale dans le mouvement Art nouveau en France, l’école de Nancy puise sa particularité dans les formes et couleurs qui s’inspirent – plus qu’ailleurs – de la nature. Le style nancéen sera mis à l’honneur lors de l’exposition universelle de 1900 et connaitra un grand succès industriel et commercial grâce à la cristallerie Daum, cette dernière se basant notamment sur les créations de différents artistes, le plus connu étant sans doute Jacques Grüber.
Aujourd’hui encore, plusieurs lieux permettent d’admirer ce patrimoine Art nouveau de l’école de Nancy. On peut citer par exemple le musée de l’Ecole de Nancy et ses nombreuses œuvres (mobilier, verreries, ferronneries, …), le musée des Beaux-Arts et sa magnifique collection Daum au sous-sol, ou encore la villa Majorelle, ancienne demeure de l’artiste Louis Majorelle.
Riga
Si la présence de la capitale lettone en étonnera peut-être certains, elle compte pourtant plusieurs centaines de bâtiments Art nouveau sur son territoire. Cette présence massive s’explique principalement par l’histoire de cette ville qui connut un développement important durant le début du XXème siècle, période durant laquelle ce style était en vogue.
Si l’on retrouve des bâtiments Art nouveau un peu partout dans la ville, on peut aujourd’hui voir la plupart dans les rues Alberta et Elizabetes (Alberta iela et Elizabetes iela en VO) ainsi qu’en se baladant dans les rues de la vieille ville.
Bruxelles
Comme à Vienne, l’Art nouveau s’impose à Bruxelles en réaction à l’académisme de rigueur dans les milieux artistiques. De plus, comme Riga, la capitale belge connait un important développement économique et démographique sur la fin du XIXème siècle et le début du XXème. Cette situation permet la construction de nombreux bâtiments construits pour de riches bourgeois qui choisiront d’ériger leurs immeubles dans ce style en vogue.
On retrouve aujourd’hui encore de nombreux édifices Art nouveau à Bruxelles, les plus célèbres étant le musée Horta (ancienne maison de Victor Horta, architecte belge promoteur de l’Art nouveau en Belgique), les hôtels Tassel et Solvay, ou encore le palais Stoclet de Josef Hoffmann, architecte autrichien de la Sécession viennoise.
Barcelone
À l’instar de la Sécession hongroise, l’Art nouveau catalan (appelé modernisme catalan) possède une dimension nationaliste que l’on ne retrouve pas dans les autres villes européennes. En effet, les riches mécènes qui financeront les bâtiments des architectes Gaudi, Cadafalch et Montaner singulariser Barcelone du reste de l’Espagne. Néanmoins, au-delà des motifs qui auront permis le développement de ce style en Catalogne, les caractéristiques du Modernismo catalan sont très similaires au style en vogue dans les autres pays : inspirations puisées dans la nature et préférence pour les lignes courbes.
Certains des monuments qui représentent le mieux ce style font aujourd’hui parti des plus connus de la ville comme le parc Güell et la Sagrada Familia. Cependant, on peut aussi citer d’autres bâtiments tel que la Casa Battlo, l’hôpital Sant Pau ainsi que les œuvres et objets du musée du modernisme.
Si vous souhaitez en savoir plus ou même visiter les différents lieux évoqués, voici quelques liens pour vous guider :
https://www.nancy-tourisme.fr/decouvrir-nancy/capitale-francaise-de-lart-nouveau/
https://www.liveriga.com/en/visit/what-to-see/top-sights/art-nouveau (en anglais)
https://visit.brussels/fr/profile/art-nouveau-art-deco
https://www.barcelonaturisme.com/wv3/fr/page/74/route-moderniste.html
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