C’est en visitant l’exposition « La Collection Morozov. Icônes de l’art moderne » exposée à la Fondation Louis Vuitton que j’ai eu l’idée de cet article. Cette fondation d’entreprise, créée en 2006, précise sur son site internet qu’elle « s’engage à rendre l’art et la culture accessibles à tous. Afin de promouvoir la création artistique sur le plan national et international. » Cependant, si cette structure est relativement récente, les origines du mécénat sont bien plus anciennes comme nous allons le voir dans cet article.
Les premiers mécènes
Alors que le mécénat se définit aujourd’hui comme « le soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une œuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général », il faut remonter à l’antiquité pour trouver la trace des plus anciens mécènes de l’Histoire. Ainsi, de riches dirigeants (princes, rois et même des personnalités politiques dans la Grèce antique) favorisaient les artistes glorifiant leur grandeur et leurs actions. D’un autre côté, les autorités religieuses n’étaient pas en reste comme l’ont montré les collections d’objets précieux retrouvés dans de nombreux temples.
Parmi les mécènes les plus célèbres de cette époque, on peut notamment citer l’homme politique athénien Périclès, Alexandre le Grand et son général, Ptolémée, qui règnera sur l’Egypte et fera notamment construire la Bibliothèque d’Alexandrie. D’un autre côté, les chefs militaires romains ramèneront de nombreux trésors de leurs conquêtes enrichissant ainsi leurs collections privées. Néanmoins, dans la Rome antique, ce sont surtout les poètes et écrivains qui bénéficieront de la protection des puissants. À ce sujet, difficile de ne pas évoquer l’un des hommes les plus influents du règne d’Auguste : Caius Mæcenas (Mécène en français). Cet homme politique ayant un été un grand promoteur et protecteur des arts et des lettres, son nom sera utilisé durant la Renaissance pour désigner les puissants personnages qui protégeaient divers savants et artistes.
Du Moyen-Âge à la Renaissance
Si dans les premières années de l’époque médiévale, le patrimoine culturel hérité de l’antiquité est laissé de côté sous l’influence de l’Eglise, de nouveaux mécènes ne tardent pas à apparaitre sous l’impulsion de souverains tel que Charlemagne qui fondera des ateliers d’art du Palais. D’un autre côté, les grands ordres monastiques collectionnent manuscrits enluminés et objets précieux dans les monastères et abbayes grâce au soutien de puissants soutiens tel que l’Abbé Suger de Saint-Denis. L’influence de l’Eglise et des rois poussera alors de nombreux seigneurs et chevaliers à s’intéresser au domaine artistique.
Le XIVème siècle va permettre au mécénat de passer à une vitesse supérieur grâce notamment à de grandes familles italiennes. La plus connue étant certainement celle des Médicis, famille de banquiers et de dirigeants politiques de Florence. Le plus célèbre des Médicis étant certainement Laurent, dit « Le Magnifique » qui soutiendra des artistes tel que Botticelli, Léonard de Vinci ou encore Michel Ange. Les grands princes se donnent ainsi pour mission de redécouvrir le patrimoine antique tout en assurant la promotion des arts nouveaux. Cependant, ce soutien n’est pas complètement désintéressé et permet également aux puissants de mettre en avant leur puissance et d’accroitre leur prestige. C’est ainsi que François Ier et Charles Quint accueilleront à leur cour de nombreux artistes, la plupart étant italien. En parlant d’Italie, difficile de ne pas évoquer Giorgio Vasari. Cet artiste du XVIème siècle va devenir une figure majeure du mécénat italien en travaillant dans plusieurs villes pour de grandes familles où il peindra de nombreuses peintures. Néanmoins, c’est surtout son héritage architectural qui marquera son œuvre avec notamment les travaux réalisés à Florence liés au Palazzio Pitti et à la Galerie des Offices.
Dans le Nord de l’Europe, la situation est un peu différente puisque les artistes ne travaillaient pas à la commande. En revanche, de nombreuses expositions et ventes aux enchères sont organisés afin de satisfaire l’appétit de riches acheteurs. Malgré tout, certains riches seigneurs soutiendront puissamment à l’art et à l’architecture. On peut notamment citer les familles de Guise et de Montmorency en France, Robert Dudley en Angleterre et Jan Zamoyski en Pologne.
(Suite de l’article dans deux semaines)
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