Quand François Ier meurt le 31 mars 1547, le château n’est toujours pas achevé. Durant sa longue histoire, il va alors connaître de nombreux occupants mais sera rarement habité. Comme le disait Gustave Flaubert : « On l’a donné à tout le monde, comme si personne n’en voulait ou ne pouvait le garder. Il semble n’avoir jamais servi et avoir été toujours trop grand ».
Suite à la mort de François Ier, le château va être quelque peu délaissé durant la période des guerres de Religion. Henri fera cependant effectuer quelques travaux et utilisera même ce lieu prestigieux pour signer le traité donnant les évêchés de Metz, Toul et Verdun au Roi de France en 1552. Par la suite, seul François II et Charles IX viendront brièvement afin d’assouvir leur passion de la chasse. Il faut attendre le XVIIème siècle pour que Chambord connaisse un nouvel hôte : Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII que le roi a exilé dans le comté de Blois en raison de son implication dans plusieurs complots. Gaston effectuera alors plusieurs travaux dans le château et aux alentours.
À la mort de Gaston, Chambord revient à la couronne et Louis XIV s’y rendra plusieurs fois entre 1660 et 1685. Le Roi-Soleil, frappé par la majesté du lieu, effectuera de nombreux travaux et y organisera quelques fêtes avant de faire construire son propre palais à Versailles. Sous le règne de Louis XV, il faudra attendre l’arrivée de Stanislas Leszcynski, roi de Pologne déchu et beau-père du roi de France, pour le château soit de nouveau occupé entre 1725 et 1733. Stanislas va alors tenter sans succès de récupérer son trône de Pologne avant de devenir duc de Bar et de Lorraine en 1737. En 1745, Louis XV offrira Chambord au maréchal de Saxe en récompense de ses succès lors de la guerre de succession d’Autriche. Ce grand seigneur fera faire de nombreux travaux de restauration et y mènera un train de vie fantasque mais fastueux. Il mourra en 1750 dans des circonstances mystérieuses.
Par la suite, le château est de nouveau délaissé et durant la Révolution, son mobilier est pillé ou vendu. En revanche, à l’exception du plomb des toitures, les bâtiments échappent à la destruction. Sous l’Empire, Napoléon donnera le château au maréchal Berthier, mais ce-dernier n’as pas les moyens d’entretenir un tel édifice. Après la Restauration, le château est racheté par souscription publique et offert au duc de Bordeaux, Henri, fils du duc de Berry et héritier de la couronne de France. Toutefois, il ne séjournera que quelques jours à Chambord, la chute de Charles le contraignant à un long exil. Après la chute du Second Empire suite à la guerre Franco-Prussienne de 1870-71, un rétablissement de la monarchie semble possible (l’Assemblée est à majorité monarchiste) mais les déclarations légitimistes d’Henri et son refus du drapeau tricolore entraineront permettront à la IIIème République de s’imposer. Les carrosses qui devaient le conduire à Paris n’ont plus jamais quitté Chambord.
En 1930, le château est racheté onze millions de francs-or par l’Etat qui devient également propriétaire du domaine entourant Chambord qui va alors être ouvert aux visites. Grâce à d’importants efforts, le château qui était quasiment vide va retrouver un important mobilier. En 1947, le domaine devient une réserve nationale et le président Pompidou y réhabilite les « chasses présidentielles » . Enfin, en 1981, le château est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.
En 2019, Chambord a accueilli plus d’un million de visiteurs ce qui en faisait le deuxième château le plus visité de France. Une juste récompense pour un symbole d’art, de puissance et de luxe qui n’aura finalement été que rarement habité (un peu plus d’une vingtaine d’années !). Son nom a d’ailleurs été repris plusieurs fois par différentes entreprises : Air France nommera ainsi l’un de ses avions « Château de Chambord » et la marque automobile Simca donnera le nom de Chambord à l’une de ses voitures.
Si cet article vous a donné envie de découvrir ce château féérique, n’hésitez pas à visiter son site officiel pour préparer votre visite :
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